Lundi matin, l'empereur, sa femme et le p'tit prince~euh #SHBAM# (PV Yu)

<< ...Tout ça c'est la faute de parapluie de toute façon !!! Il n'avait qu'à pas chialer en cours !!! >>

Cette remarque fit taire le petit monde, alors même que ce n'était pas quelque chose de particulièrement assassin. Par politesse, Sumire devait sans doute vouloir rester en dehors de tout ça et la CPE venait de découvrir quelque chose de nouveau dans l'histoire, dans laquelle elle n'avait rien à faire, alors qu'elle jugeait ce qu'elle ne savait pas. Visiblement, on attendait que ce soit Every qui réponde, ce que curieusement il ne fit pas. Il se contenta de saisir fermement sa camarade par le poignet puis de tourner les talons tête baissée, avec un simple "on y va", qui n'était pas vraiment prononcé à voix haute et dont en sentait que l'émotion contenue était un mélange composé de profonde amertume et de dégoût, pas forcément envers qui l'ont croit. Il n'avait pas le courage d'en dire plus, et de toutes façons, il ne saurait pas quoi dire.

Durant leur voyage de quelque minutes, le silence fut toujours aussi omniprésent. Ne pas savoir quoi dire, ne pas savoir quoi faire, préférer prendre la situation avec recul... Difficile de dire pourquoi. Tout du moins pour lui. Que Yu ait dit quelque chose ou pas, il n'y avait pas fait attention, s'étant visiblement mis mentalement à l'écart de tout commentaire. Finalement, alors que sa main se posait sur la poignée de l'infirmerie où la jeune fille avait laissé son haut initial, il croisa son regard. Difficile de dire pourquoi, il s'arrêta et baissa les yeux.

- Tu trouve ça stupide aussi, hein... ? Je parle de tout à l'heure... en cours...

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Sumire ne comprit pas très bien ce que la CPE voulait dire par "Yu allez-vous changer". Parlait-elle d'aller remettre son T-Shirt sale ou aller carrément à l'orphelinat pour en mettre un autre ? En tout cas, elle ne préférait rien demander, après tout ce qui c'était passé, elle préférait se faire discrète. Peut-être qu'Every avait mieux compris qu'elle. Lorsque la CPE interdit à NI de les accompagner, Sumire en fut soulagée. D'accord ce n'était pas très sympa de penser ça, mais depuis le début le garçon n'avait pas été sympa non plus. Celui-ci se mit à péter un cable et cria que tout ça avait été provoqué par la crise de larmes d'Every. Complètement hors-sujet mais bon... Su-chan supposa que c'était pour lui une sorte de vengeance et que c'était certainement la seule raison pour laquelle il avait sortit ça. En tout cas c'était vraiment méchant de sa part ! La jeune fille sentit une étreinte autour de son poignet. Il s'agissait d'Every qui l'entraînait vers la porte. Elle le suivit sans rien dire, contente de quitter enfin le bureau de la CPE.
Le trajet jusqu'à l'infirmerie fut silencieux. Sumire ne prit pas la peine de parler, elle ne savait pas quoi dire et comprenait bien que la situation était quelque peu délicate. Elle suivit donc le garçon en silence ~~et en matant son torse~~. Ils arrivèrent rapidement devant la pièce qu'ils avaient laissées de longues minutes plus tôt. Every posa sa main sur la poignée mais n'ouvrit pas. Il baissa la tête et demanda à la jeune fille si elle trouvait également son attitude stupide. Il parlait de ce qui s'était passé en cour le matin-même. La jeune fille écarquilla les yeux. Aw c'était une question compliquée... Que pouvait-elle dire ? En vérité elle ne savait pas très bien elle-même... Lorsqu'elle avait vu Every fondre en larmes devant toute la classe elle avait plus été étonnée qu'autre chose. Mais elle n'avait pas pensé qu'il avait l'air d'un imbécile ou autre chose comme ça. Peut-être que si ça avait été quelqu'un qu'elle ne pouvait pas supporter elle se serait moquée... Cependant c'était Every et elle l'aimait bien.

- Non je ne trouve pas ça stupide. Ca arrive à tout le monde de craquer de temps en temps non ? Enfin je suis plutôt mal placée pour dire ça mais bon...

Elle sourit à Every. Elle pensait être mal placée pour dire ça parce qu'elle ne pleurait jamais en public. Elle parvenait toujours à se retenir, comme plus tôt sur les escaliers. Seulement, en vérité, Sumire était plutôt bien placée pour parler de ça. Sa crise de schizophrénie, lors de laquelle elle avait attaqué Every, n'était-ce pas "craquer" ça ? Mais elle ne pouvait pas le savoir puisqu'elle ne s'en souvenait plus. Elle remarqua que le jeune homme n'ouvrait toujours pas la porte et elle se demanda s'il était dans ses pensées. Ou alors peut-être qu'il ne la croyait pas... Avec tous les gens qui se moquaient de lui c'était plus ou moins compréhensible. Mais Sumire pensait vraiment ce qu'elle avait dit ! Elle ajouta donc sans cesser de sourire :

- Et puis... ne fais pas attention aux moqueries des autres, à ce qu'ils peuvent dire. Comme le gars tout à l'heure, dans le bureau de la CPE... C'est pas de ta faute tout ce qui nous est arrivé.

En effet, ce moment de silence était dû aux réflexions du jeune homme. Il se demandait tout simplement s'il devait la croire ou non : n'est-elle pas "presque" (selon lui) une amie ? Il est tout à fait normal, quand un ami désespère, de lui remonter le moral, cela fait partie de la définition même de l'amitié. Et surtout, surtout il réfléchissait à ce qu'il était sensé répondre. Le regard vide, fixé sur le sol, Every n'avait vraiment pas remarqué un des si rares sourires de la demoiselle.

- Mais ça ne fait pas stupide ? J'veux dire... craquer avec une bonne criser de nerfs, ça fait déjà plus mature, alors que "chialer", en insistant bien sur le mot pour montrer qu'après tout leur précédent camarade avait raison, surtout pour un garçon...

C'est là tout son instinct de contradiction, pour peu qu'il en ait. Parce que changer d'avis tout de suite en souriant, ça ferait franchement "gars qui joue les Caliméro et qui n'attend qu'une chose : qu'on le complimente pour satisfaire son égo". Ce qui n'est, entre nous, pas totalement faux, mais hors de question de l'admettre, pour lui, et que Sumire s'en rende compte. Là au moins, ça lui fait une (nouvelle) bonne raison de se détester. Enfin, plongé dans ses pensés, son regard tomba finalement sur sa main accrochée à la poignée. Rougissement, bégaiement, comme d'habitude, et il s'éloigna rapidement de la porte.

- Dé-désolé, j'avais oublié que t'attendais !

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Pour toute réponse, Sumire se contenta de hausser les épaules. Elle ne savait pas tellement quoi répondre (~~elle n'est pas la seule~~). En vérité, pleurer sans grande raison, devant tout le monde, c'était un peu stupide mais elle ne voulait pas l'avouer. Pour ne pas vexer Every et parce qu'elle n'était pas aussi méchante que ça. En tout cas il avait raison : pour un garçon c'était pire. Le problème ce n'était pas tellement son acte, c'était la classe elle-même (allez j'me lance dans un truc psychologique XD). Si Every avait craqué dans une classe d'orgueilleux, de hautains, il aurait certainement eu droit à de bonnes moqueries. S'il avait craqué dans une classe d'intellos, ceux-ci se seraient certainement posés des questions et l'auraient prit pour un débile mais n'en auraient rien laissé paraître. S'il avait craqué dans une classe de sensibles et de sociables, il se serait certainement fait réconforter. Enfin en général. Mais dans la vraie vie il n'y avait pas de telles classes, tout le monde était mélangé. Tout ça pour dire que ~~j'ai fais des lignes inutiles mais qui ont rempli mon message =D~~ tout dépendait des mentalités des gens. Et Sumire n'était pas du genre à se moquer. Quoique... si ça n'avait pas été Every, elle aurait sans doute trouvé que cette scène aurait fait pitié ou quelque chose de ce genre. Mais là c'était Every, ce n'était pas n'importe qui donc c'était différent. Pour ne pas lui mettre un vent, la jeune fille répondit :

- Je sais pas, moi je m'en fiche...

Elle ne l'avait peut-être pas très bien dit mais en gros sa phrase signifiait "je ne me suis pas moquée de toi parce que ce n'est pas grave" ou quelque chose dans cet esprit. Malheureusement vu comment elle l'avait dit ça pouvait passer pour "moi je m'en fiche de ton histoire" même si ce n'était pas du tout ça... Every se mit à rougir et bégaya en lâchant la porte qu'il avait oublié qu'elle attendait. Elle voulut répondre que ce n'était rien mais se résigna et se contenta d'un petit sourire. La jeune fille entra dans l'infirmerie. La pièce semblait être dans le même état que lorsqu'ils l'avaient laissée. Sumire se dépêcha d'aller récupérer son chemisier qu'elle avait laissé traîner dans la petite salle de bain. Mais elle ne savait toujours pas si la CPE voulait qu'elle le remette ou qu'elle aille se changer à l'orphelinat. Alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre Every pour lui poser la question, elle remarqua des morceaux de verres sur le sol. Elle regarda alors plus haut et vit avec effroi que la fenêtre était brisée. Elle faillit hurler. Que c'était-il passer ? Ce trou dans la vitre n'était pas là lorsque les trois adolescents avaient quitté l'infirmerie, ils n'étaient pas à l'origine de cet incident. Mais alors... qui ? Il y avait également un autre problème que savoir qui était le responsable et pourquoi : comment allaient-ils faire pour expliquer cela à la CPE ? Parce que, ils étaient les derniers à avoir quitté cette pièce, logiquement ils allaient être les responsables aux yeux de tous. Et s'ils racontaient tout, les croiraient-on ? Sumire ne prit pas le temps de réfléchir davantage à cette question, affolée, elle s'écria :

- Regenschirm !! Vite, viens voir ça !

[Je suis partie en live à la fin mais bon XDD. Et puis il y a des disparitions et des trucs louches à Genketsu non ? Donc c'est pas tellement HS x).]

Silence, en effet, il réflechissait encore. Ensuite il vut la porte qu'il bloquait, mais ça j'en ai déjà parlé plus haut. La jeune fille lui fit un petit sourire discret qu'il remarqua enfin. Bizarrement, il repensé à l'infirmerie quand elle l'avait fait sortir et l'avait appelé par son prénom. Sûr, il n'avait pas rêvé. Mais il n'avait toujours pas réussi à lui poser la question. C'est pas pour autant qu'il lâcherait l'affaire, si quelqu'un lui a dit... on sait pas trop ce qu'il va lui faire, mais bon. Après cette courte petite réflexion, Sumire revint en panique.

Il n'avait pas entendu de verre se briser, mais elle rentre et quand elle a finit, y'a une fenêtre de brisée, y'a de quoi se poser des questions.

- Yu, pourquoi t'as pété la vitre ?

Ce n'était pas une phrase particulièrement "méchante" ou même "curieuse", c'était sorti tout à fait banalement et naturellement, sans le moindre sentiment derrière. C'était quand même assez surprenant tout ça, mais pas de quoi en faire un plat non plus (et c'est un gars qui flippe pour trois larmes qui dit ça...).

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Choc. Il croyait vraiment que c'était elle ?! Enfin, vu la façon dont il avait posé la question il n'avait pas l'air d'y croire vraiment. Quoique... En tout cas Sumire n'y était pour rien et elle ne voulait pas être accusée à tort. Lorsqu'elle s'était imaginée différents scénarios pour savoir s'il fallait prévenir pour la fenêtre cassée ou non, elle avait toujours inclu Every avec elle dans cette affaire. Mais en vérité lui il n'avait rien vu, elle était donc le seul coupable potentiel. Ooh la galère ! Bon déjà ce qu'elle devait faire en première c'était convaincre Every. Ce serait bien plus simple pour pouvoir réfléchir à ce qu'elle devrait faire ensuite. Toutes ces réflexions s'étaient mélangées dans son cerveau si rapidement que la jeune fille était toujours en mode "choc". Elle répondit d'ailleurs à la question d'Every de manière spontanée, ce qui ne lui ressemblait pas vraiment :

- Quoi ?! Mais... mais c'est pas moi !!

Sumire ne parvenait pas à comprendre pourquoi Every la soupçonnait. Enfin quand même, pourquoi elle aurait fait ça ? Elle voulut poser cette question mais se retint, puisque c'était exactement la question que le garçon venait de lui poser. Tout de même, est-ce que cela lui ressemblait de faire des actes aussi inutiles que ça ? D'accord Every ne la connaissait pas depuis très longtemps, pourtant il devait bien se douter que ce n'était pas son genre de tout casser ! Ce n'était pas une fille violente quand même - enfin si mais ça elle ne le savait pas. Même elle qui ne connaissait pas Every depuis longtemps elle connaissait quand même des traits de son caractère : elle savait qu'il était timide, bizarre, et encore timide. Enfin ça ce n'était pas vraiment difficile à savoir. D'ailleurs Every aurait très bien pu casser la fenêtre lui, enfin vu les crises qu'il avait faites récemment ça aurait été possible, mais Sumire savait très bien qu'ils avaient quitté l'infirmerie en même temps. Juste pour dire que lui ça lui ressemblait mais que elle ça ne lui ressemblait pas. Bref, elle insista histoire de bien faire comprendre qu'elle y était pour rien dans cette histoire :

- Je vois aucune utilitée là-dedans, c'est pas moi. Tu me crois heiin ?

Quelques secondes de consternation. Et finalement, étrange réaction, mais c'est pas la première fois qu'il est incompréhensible, Every éclata de rire. Parce que voir la grande, intimidante et froide Sumire toujours statique, maîtrisée (en oubliant les évènements d'il y a quelques semaines), calme et mature se mettre tout à coup à paniquer et à déclarer son innocence de manière aussi... brusque et désordonnée, voir enfantine, c'était quand même quelque chose de fort que l'on ne voit pas à tous les coins de rue. Alors c'était sorti tout seul, il était mort de rire - sans doute pour la première fois depuis longtemps, ce qui explique qu'il ait du mal à se retenir.

- Dé... désolé, c'est juste que... que c'est trop fort de voir ta réaction !

Cette fois-ci, les bégaiements et la difficulté à sortir une phrase sans s'arrêter n'étaient pas de la timidité, mais bien son fou rire qui l'empêchait de respirer. Il réussit à se calmer quand même parce que bon, faut bien avancer, en reprenant son souffle de quelques "hou, hou" et en se penchant un peu pour reprendre sa respiration. Perdons pas la face, quand même, ça reste Every. Même si bon, là il était de bonne humeur, ça faisait un bon bout de temps que ça avait pas été le cas, donc il resta quand même plus décontracté et souriant qu'avant.

- Désolé, désolé, c'était pas pour me moquer, c'est juste que c'était marrant... Je t'avais encore jamais vraiment vue comme ça. Je suppose que même la glace peut fondre des fois...

Et une jolie métaphore pour la route, une ! Loin de lui l'envie de jouer les poètes, mais ça lui était venu tout seul, pour expliquer à la fois que Sumire était d'habitude un vrai glaçon sur pattes, mais que même elle était peut-être bien humaine, au fond. Si on cherche mieux, on pourrait peut-être faire le rapprochement avec le fait de "fondre" (qui n'est pas en rapport avec Meltdown, j'vous jure), qui peut-être comparé à lui et ses 300°C contenus dans ses joues à maintes reprises. Donc ça pourrait faire limite que c'est grâce à lui qu'elle a "fondu" sa carapace, mais quand il l'avait sortie, il n'y avait pas pensé.

- Cela dit, je ne disais pas vraiment ça pour t'accuser tout à l'heure... Mais il n'y avait pas non plus de quoi réagir comme ça.

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[Tu as le droit de me tuer pour mon retard x)]

Sumire écarquilla les yeux lorsqu'Every se mit à rire. Elle ne s'attendait pas du tout à ce genre de réaction. C'était la première fois qu'elle entendait rire le garçon et elle n'aurait jamais cru que sa timidité le lâcherait dans une telle situation. En tout cas, la jeune fille fut très vexée par cette réaction. Elle ne pouvait pas savoir s'il s'agissait d'un rire moqueur ou pas, et ça l'agaçait. Elle n'aimait pas, elle n'aimait pas, elle n'aimait pas. Elle n'aimait pas qu'on se moque d'elle, elle n'aimait pas qu'on la voit autrement que la Sumire froide et désintéressée. Rien d'autre. Elle se renfrogna et préféra attendre que le fou-rire d'Every fut passé. Il s'excusa, en disant qu'il ne se moquait pas et que sa réaction avait été amusante. Ses mots réussirent à calmer la jeune fille qui s'adoucit. Every expliqua qu'il ne l'avait encore jamais vue comme ça et que c'était la preuve que la glace pouvait fondre parfois. La jeune fille baissa la tête et ne répondit pas. Elle ne savait pas tellement quoi dire et était presque gênée par ce que venait de dire Every, elle ne saurait expliquer pourquoi. Every continua, en disant qu'il ne voulait pas vraiment l'accuser et qu'il n'y avait pas de quoi réagir ainsi. L'adolescente commença à se poser des questions : avait-elle vraiment réagit démeusurément ? Ou Every insistait-il parce qu'il ne l'avait jamais vue comme ça ? Sumire regarda les morceaux de verre au sol. Si, il y avait de quoi réagir comme ça. La vitre était cassée. Sumire savait qu'elle et Every étaient innocents, mais personne d'autre ne le savait. Même pas NI. Ignorant les deux premières phrases du garçon, elle répondit :

- Y a quand même une fenêtre cassée.

Elle aurait pu se réjouir qu'Every ait perdu sa timidité et en profiter, mais Sumire n'était pas comme ça. Toujours froide et distante, sans s'en rendre compte. Désintéressée. Elle s'approcha de la fenêtre brisée et regarda l'extérieur. Il n'y avait rien. Elle ne savait pas ce qu'elle s'attendait à trouver, mais en tout cas il n'y avait pas la moindre preuve que la vitre avait été cassée de l'extérieur. L'adolescente soupira. Cette affaire s'avérait compliquée... Elle croisa les bras et regarda Every. Changeant complètement de sujet, elle lui demanda :

- A ton avis, qui a fait le coup ?

- Tu as écouté ? C'est pas non plus un meurtre... !

Un petit sourire gêné. Pas vraiment qu'il était redevenu aussi timide, mais bon, ça restait la grande Sumire quand même, donc n'allons pas chercher à trop la taquiner, déjà qu'elle n'avait pas réagit très positivement... Enfin, il restait quand même aussi décontracté,u n peu moins, mais quand même un peu (je crois que je commence à m'enfoncer là). Bref, sa phrase "qui a fait le coup" sonnait comme si un crime avait eu lieu.

- Ça peut tout aussi bien être un groupe de gars qui ont pété la vitre de l'extérieur avec leur ballon, ont vu leur faute, récupéré le ballon et repartis pour ne pas se faire engueuler.

C'est une analyse sensée, sérieusement. Pas qu'il soit du genre passif, mais il ne servait à rien de se monter la tête pour si peu, Yu n'en avait peut-être pas conscience, mais elle avait fait cent fois pire. D'ailleurs, en se le rappelant, Every perdit son sourire et frissonna un cours instant. Décidément, ce n'était pas son endroit favori, vivement qu'on sorte...

- B-bon, tu te change alors ?

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Sumire ne répondit rien. Il avait raison mais elle ne voulait pas l'accepter. Pour elle qui réagissait rarement, c'était trop agaçant de se dire qu'elle avait exagéré. Every expliqua que c'était peut-être un groupe de garçons jouant au ballon qui s'étaient enfuis sans rien dire. C'était tout à fait possible. Et la jeune fille se trouva stupide d'avoir réagit comme ça. Mais que voulez-vous, quand on se réveille dans un autre village avec un sabre ensanglanté dans les mains, on n'a plus des réactions "normales". Les yeux rouges de l'adolescente fixèrent un des morceaux de verre tombés sur le sol. Sumire regarda alors la petite trace rosée sur sa paume droite, marque qui venait du verre qui avait éclaté dans ses mains, lors de sa crise de schizophrénie. Crise dont elle n'avait aucun souvenir. Every lui demanda si elle se changeait. Au début elle ne comprit pas de quoi il parlait, tant elle était plongée dans ses pensées. Elle regarda alors le t-shirt qu'elle portait et sembla revenir à la réalité. D'ailleurs, elle avait toujours son chemisier tâché entre les mains. Sans répondre, elle se dirigea vers la petite pièce, s'y enferma, puis se changea. Elle revint au bout de quelques secondes, puis tendit à Every son t-shirt.

- Merci de me l'avoir prêté.

Elle sourit. Parce qu'elle était vraiment reconnaissante à Every. Elle n'osait même pas immaginer ce qui ce serait passé s'il ne l'avait pas aidée, avec NI tout aurait été possible... La jeune fille attendit qu'Every ait enfilé son t-shirt avant de se diriger vers la porte. Elle ne voulait pas rester dans cet endroit trop longtemps. Trop de mauvais souvenirs. Après avoir regardé une dernière fois l'état de la fenêtre, Su-chan ferma la porte. La CPE leur avait dit de retourner à son bureau dès que l'histoire des t-shirts serait réglée. Elle avait également précisé qu'ils n'avaient qu'un quart d'heure. L'adolescente n'avait aucune envie de retourner voir la CPE, mais elle n'avait pas vraiment le choix. Elle leva les yeux vers une horloge accrochée au mur. Ils n'avaient mis que huit minutes. Cependant mieux valait ne pas traîner, ils avaient fait assez de dégats comme ça.

- Il vaut mieux qu'on y aille.

- Bah... c'était pas grand chose...

Euh... qui s'était tapé tout un gros mode doutes -bienvenue au club !- avant de se résoudre à le lui donner, déjà ? Et malgré ça, malgré le fait qu'il trouvait toujours cela gênant, il ne voyait pas en quoi il méritait tant de reconnaissance. A la base, il n'avait même pas réfléchi et même essayé d'éviter, ou tout du moins avait grandement hésité. Enfin, au moins c'était fini. La fausse alerte avec le pompier lui semblait toujours aussi étrange et on pouvait compter sur leur compagnon de journée pour faire courir pleins de drôles de rumeurs, sans parler de la fenêtre que la CPE découvrirait et leur prochaine punition... En tout cas, au moins, cette histoire de T-shirt était terminée.

Quoique... A peine l'avait-il récupéré et enfilé la tête qu'un nouveau blocage survint. C'était déjà gênant qu'elle ait mis son t-shirt, mais là c'était lui qui le mettait après elle... Donc même si elle ne l'avait pas porté longtemps ça revenait quand même un peu au cas inverse... Bon, s'il continuait à y penser, il allait passer pour un dangereux fétichiste alors tant pis, advienne que pourra ! Il passa donc ses bras en espérant ne pas avoir l'air trop gêné pour ne pas qu'on se pose encore des questions sur son drôle de mode de pensées.

<< Il vaut mieux qu'on y aille. >>

- O-ouais...

Et ben voilà, retour en mode bégaiement.

- Mais... m-même si c'est bien un ballon, comment on va faire pour la convaincre ?

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[Cinq pages ! On est des boss O_O]

Sumire haussa les sourcils. Elle n'avait pas réfléchi à ça, elle ne savait pas non plus ce qu'ils pouvaient faire pour convaincre la CPE. La jeune fille était presque certaine qu'elle les prendrait automatiquement pour responsables. Il leur faudrait des arguments. Cependant, cette situation était un peu compliquée, et ils n'avaient aucune preuve. Même si Sumire croyait à l'hypothèse du ballon, rien dans l'infirmerie montrait que la vitre avait été brisée de l'extérieur. Bref, ils étaient dans le pétrain. Surtout après leurs nombreux dégats, comment la CPE pourrait-elle les croire ? L'adolescente ne savait vraiment pas comment faire. Elle haussa les épaules et répondit :

- J'en sais rien du tout...

Tout en marchant, Sumire se creusait la cervelle à la recherche d'une solution. Mais elle n'en voyait aucune. La CPE n'avait vraiment aucune raison de les croire. Malheureusement, ils n'avaient pas d'autre choix que de tout faire pour mettre fin à ses soupçons. La jeune fille ne put s'empêcher de se demander ce qu'elle avait bien put faire pour que le Destin s'acharne ainsi sur elle. Depuis qu'elle était à Genketsu, elle n'avait que des problèmes ! Déjà, elle n'avait plus ses parents, elle était complètement perdue, sa mémoire lui jouait des tours, elle avait mit l'infirmerie dans un désordre pas possible en essayant d'arrêter PNJ et ses plans diaboliques (décidément j'arrête pas de parler de lui dans mes messages, et je le fais même pas exprès XD) et avait été surprise par la CPE et Every en train de sauter sur un verre en plastique, pour le détruire. Ah oui et il y avait aussi toutes les rumeurs à propos d'elle et Every, des rumeurs qui les accusaient d'être amoureux l'un de l'autre. Et maintenant il y avait cette histoire de fenêtre cassée. Ce n'était pas possible d'être aussi malchanceux ! Sumire s'arrêta net. Elle venait d'avoir une idée. Elle se tourna vers Every, les sourcils fronçés et déclara :

- On a qu'à pas lui dire. Avec un peu de chance elle ne s'en appercevra pas avant quelques jours et on sera plus les coupables potentiels.

D'accord, elle était très mal placée pour parler de chance puisque, comme dit plus haut, la chance était contre elle. Mais elle ne voyait pas d'autres idées. Après il fallait voir si Every était d'accord. Et puis, cette solution avait quand même des inconvénients : Généralement quand on fait quelque chose de mal on fait tout pour le cacher ; Si la CPE s'appercevait dans la journée de la fenêtre cassée, elle les accuserait tout de suite puisque s'ils n'étaient pas les ~~auteurs de ce crime~~ coupables, ils l'auraient logiquement avertie. Enfin bref, c'est très mal expliqué, mais c'était tout de même des risques à prendre en compte. Le temps de réfléchir à tout ça, les deux adolescents étaient arrivés devant la porte du bureau. Un air interrogatif sur le visage, Sumire se tourna vers Every et lui demanda d'une voix légèrement anxieuse :

- On lui dit ou on lui dit pas ?

« On a qu'à pas lui dire. Avec un peu de chance elle ne s'en apercevra pas avant quelques jours et on sera plus les coupables potentiels. »

- Hm... peut-être...

Sûr, cette réponse ne devait pas la rassurer, mais il manquait trop de confiance en soi pour prendre des décisions. Et ainsi arrivèrent-ils jusqu'à la porte de la CPE, sans bien savoir quoi faire. Enfin, lui n'était pas dans la tête de Sumire, mais vu sa réponse de quelques instants, elle ne devait pas avoir pu confirmer sa décision.

« On lui dit ou on lui dit pas ? »

- Je... je sais pas...

Depuis tout petit, ses parents lui avaient toujours dit que le mensonge ce n'était pas bien, comme on le dit à tous les enfants. Et lui, avec son côté "enfant chéri à ses parents" qu'il avait depuis tout petit, il avait toujours obéit sagement sans se poser de questions. Mais là, il n'avait pas envie de les mettre dans les ennuis s'ils en parlaient à la CPE alors que peut-être elle n'aura pas mis un pas dans l'infirmerie avant quelques jours, et ne voulait surtout pas passer pour un gars trop naïf et stupide, et pas foutu de faire un truc en dehors des règles... La tête baissée, il fit un point dans ses pensées avant de reprendre :

- Je pense que comme elle nous a demandé de ranger, elle va vouloir vérifier alors...

Moyen détourné pour ne pas montrer le fait qu'il ait trop peur d'être rebelle. Plutôt bien joué.

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Sumire écouta Every, puis réfléchit à ce qu'il venait de dire. Il avait sans doute raison, la CPE irait certainement vérifier que tout soit bien rangé, ou elle enverrait quelqu'un le faire à sa place. Dans tout les cas, à moins d'être totalement aveugle, elle remarquerait la vitre cassée. Donc mieux vallait tout avouer. Au pire, ils risquaient d'être accusés, au mieux ils ne seraient pas accusés. En gros c'était un coup de chance ou pas. Et puis, c'était préférable de mettre toutes les chances de leur côté. Et même si elle les accusait, faute avouée à moitié pardonnée, non ? Sumire n'était pas sûre que la CPE soit prête à les pardonner - même s'ils étaient complètement innocents - mais il fallait prendre une décision. Elle répondit donc en fixant le sol :

- Bon... on lui dit.

Elle prit une grande inspiration, puis frappa à la porte. Une voix à l'intérieur leur dit d'entrer. Sumire ouvrit la porte, laissa passer Every, puis la referma. La CPE était toujours à son bureau mais elle était au téléphone. Elle avait un visage inquiet et désolé. Seulement, l'adolescente ne s'en soucia pas, elle se demandait plutôt comment elle allait annoncer ce qu'ils avaient découvert. Sans immaginer la réaction de la CPE, autant ne pas trop se mettre la pression. Plus elle réfléchissait, plus elle avait l'impression que l'attente était longue et plus elle était stressée. Elle se demanda pourquoi elle était aussi anxieuse, elle qui ne se souciait de rien d'habitude ! De plus, elle savait très bien qu'elle était innocente alors pourquoi n'était-ce pas suffisant ? Pourquoi réagissait-elle comme ça ? Ce n'était pas important ! Ce n'était pas important ! Ce n'était pas important ! Et puis il y avait également eu sa réaction lorsqu'Every l'avait "accusée". Elle ne comprenait pas pourquoi elle changeait de comportement, sans vraiment s'en rendre compte. Elle finit même par se dire que son petit incident dans la cour avait dû beaucoup la fatiguer et qu'elle réagissait au quart de tour. La CPE raccrocha enfin. Sumire n'avait rien écouté de sa conversation téléphonique, de toute façon elle n'était pas tellement curieuse. Et elle n'avait pas non plus trouvé de solution à son problème : comment tout avouer à la CPE ?

- Alors, c'est fini ? Tout est rentré dans l'ordre ou vous venez m'annoncer que vous avez cassé un autre verre ou une fenêtre ?
Sumire tressaillit. Elle regarda Every, avant de se tourner de nouveau vers l'adulte.
- A-Ano... Justement... Quand on est retourné à l'infirmerie, la fenêtre était cassée. O-On sait pas qui c'est, on pense que c'est un groupe d'ados qui jouaient au ballon...

- Et vous croyez que je vais vous croire !? Allons-voir ç...

Allez, (re)pétage de plombs. Ce n'était pas exactement de la colère dans le ton, mais il avait quand même l'air de mauvaise humeur et parlait très sérieusement.

- Et pourquoi vous ne nous croiriez pas ?
- Vous êtes les derniers à y être entrés, donc...
- Il n'y a pas de preuves que c'est bien nous.
- Vous n'en avez pas que ce n'est pas vous aussi.
- Donc il n'y a personne à accuser.

Petit moment de silence. De l'effronterie pure et dure, Every y aurait réfléchi à deux fois qu'il ne l'aurait pas dit. Et une fois que c'était sorti, il n'y avait pas réfléchit encore.

- Vous vous moquez de moi ?
- Non. Mais ce serait vous moquer de nos parents de nous punir pour quelque chose que vous ne pouvez pas prouver.

Un nouveau moment de silence. C'était une nouvelle effronterie à sanctionner, mais d'autre part il avait raison.

- Peu importe cette fenêtre, vous avez encore réussi à aggraver votre cas.

Au fond de lui, sans le laisser paraître, il soupira de soulagement. Son plan avait marché : au moins il avait changé de sujet et la fenêtre n'était plus si importante aux yeux de la CPE, donc Sumire aurait peut-être une moins grande punition que s'il n'avait rien dit. D'un autre côté, il y était allé presque en improvisation parce que sur le coup, il était toujours vraiment de mauvaise humeur et manquait de sommeil. Cependant, cet aggravement de cas allait encore poser problème avec sa famille, peut-être même plus... Essayons de ne pas y penser.

Messages : 958 Date d'inscription : 27/05/2009 Localisation : Dans le néant...

Sumire suivit cet échange les yeux écarquillés. Every la surprenait de plus en plus ! Elle n'aurait jamais pu immaginer qu'il se mettrait à répondre comme ça. Il avait raison dans ce qu'il disait mais ce n'était pas ce genre de paroles qui appaiserait la CPE. En tout cas, la jeune fille préféra ne pas s'en mêler. Elle attendit que la foudre fut passée, la tête baissée. Elle ne savait pas si la CPE parlait d'Every ou si elle l'incluait lorsqu'elle disait "vous", mais pour elle c'était la même chose : la CPE avait tort. Sumire voulait en finir, elle en avait assez de se faire sermonner. Toutefois, elle n'osait pas intervenir, pour ne pas contrarier davantage l'adulte. Sauf qu'au bout d'une ou deux minutes de silence elle s'impatienta et prit la parole :

- Bon, on peut retourner en cour ?
- Vous croyez que vous allez vous en sortir comme ça ?
- ... On a déjà plusieurs heures de colle...
- Et attendez-vous à en recevoir d'autres.

La CPE fixa Every en disant ça. Sumire leva les yeux au ciel. Elle croisa les bras, attendant qu'enfin la CPE les laisse partir. Mais apparement celle-ci ne s'était toujours pas décidée. Elle se mit à pianoter sur son bureau et semblait réfléchir. Puis, elle repoussa sa chaise et se leva. Elle contourna son bureau et se posta devant les deux élèves, croisant à son tour les bras.

- Pour la fenêtre, je finirai bien par savoir si des élèves ont bien joué avec un ballon près d'ici. Ce ne sera pas bien compliqué de vérifier. Si ce n'est pas le cas, les regards finiront bien par se tourner vers vous. Et si vous avez menti...
Bien, retournez en cour maintenant ! Et que je n'entende plus parler de vous de si tôt !

La CPE s'approcha de la porte qu'elle ouvrit. Sumire n'attendit pas davantage pour sortir du bureau d'une démarche rapide. A peine Every et elle eurent franchi le seuil que la CPE claqua la porte. Sumire soupira. Le plus dur était passé. Il ne leur restait plus qu'à aller en cour à présent. Sachant que NI (je fais vraiment pas exprès de le citer à chaque fois O_O) avait sûrement fait circuler pleins de rumeurs, ce ne serait peut-être pas une délivrance...

Ouille finalement, le plan avait échoué, et la CPE restait en pétard contre Sumire. Résultat, il s'était fait passé pour un délinquant pour rien. Il sentit remonter sa timidité en ne serait-ce qu'envisager de s'adresser à sa camarade, s'étant foiré dans son "sauvetage". En plus, sa "décontraction" de tout à l'heure n'avait pas eu l'air de lui plaire, alors maintenant... D'un autre côté, rester un timide toute sa vie sans rien oser, ça ne le tentait pas. Ah l'amour, qu'est-ce que c'est galère... *évite de peu un nouveau projectile*

- Bon et bah... I-Il est temps d'y aller je crois...

Fit-il en tremblant légèrement sans oser regarder son interlocutrice (j'adore les phrases avec "fit-il" après un dialogue, this is just sooooo strange xD). Il sortit donc le premier, sans se retourner (c'est tellement plus classe), toujours avec une mine assez peu assurée, celle d'un gars qu'est persuadé de s'être tapé la honte et qui est aussi conscient que personne n'ose le lui faire remarquer. Sa mine habituelle, quoi ~

» encore un lundi banale enfin ....